Lors d’un choc violent consécutif à un accident de la route, les vertèbres peuvent se déplacer et provoquer un écrasement ou cisaillement de la moëlle épinière entraînant une paralysie (paraplégie – tétraplégie).
- Une paraplégie est une paralysie des membres inférieurs.
- Une tétraplégie est une paralysie des quatre membres.
Eu égard à l’importance de ces séquelles irréversibles, les victimes doivent réapprendre à vivre physiquement et psychologiquement.
En effet, il est traumatisant pour une victime de se retrouver non seulement en fauteuil roulant mais également de devoir faire face au regard des autres. Un long combat pour réapprendre à vivre commence.
Les victimes d’un tel handicap ne doivent pas rester seules face aux compagnies d’assurance. Il est indispensable pour ces victimes d’être bien accompagnées par des spécialistes de l’évaluation du préjudice corporel. L’expérience révèle trop souvent que certains postes de préjudice sont oubliés ou mal évalués.
Le but principal est d’évaluer les aptitudes fonctionnelles de la victime, les difficultés rencontrées dans sa vie quotidienne.
Selon le principe de la réparation intégrale du préjudice, la victime doit être replacée dans la situation aussi proche que possible que celle qui aurait été la sienne si le fait dommageable ne s’était pas produit.
Plusieurs expertises médicales, architecturales, avec des ergothérapeutes seront alors nécessaires jusqu’à la consolidation pour évaluer tous les besoins de la victime accidentée.
Au vu des difficultés à formuler des observations médicales, la victime ne devra pas se rendre seule au cabinet du médecin-expert choisi par l’assureur du tiers responsable.
Il est primordial pour elle d’être assistée par son propre médecin-expert, accompagné d’un expert de l’évaluation du préjudice corporel.
Lors d’un examen préparatoire, le médecin-conseil prend le temps de recevoir la victime, avant l’expertise contradictoire, de noter toutes les difficultés rencontrées par cette dernière.
En l’absence d’une vraie méthodologie, les discussions entre experts-victimes et experts-assureurs portent essentiellement sur les besoins en aide humaine.
Les médecins-experts saisis par les compagnies d’assurance ont une évaluation restrictive de l’évaluation de la tierce personne, seul l’aspect médical compte pour eux.
Or, selon une jurisprudence constante, l’évaluation de l’aide humaine doit prendre en considération la dignité de la personne qui doit être remise dans la situation qui aurait été la sienne sans la survenance de l’accident.
Lors du retour à domicile, il est important de lister tous les actes de la vie courante que le blessé, en situation de handicap lourd, ne peut plus accomplir ou avec grandes difficultés, ce qui nécessite plus de temps à leur réalisation.
Les médecins-experts d’assurance se contentent de noter les réponses des victimes à leurs questions. Trop souvent les victimes ne se sentent pas écoutées et sont interrompues.
Notre rôle est de leur apporter toute l’attention que requièrent leurs besoins afin de mieux comprendre leurs difficultés.
Donc, si une victime n’est pas accompagnée, l’évaluation sera forcément générale. En conséquence, les vraies difficultés rencontrées seront sous évaluées.
En cas de désaccord, il est recommandé de demander l’intervention d’un sapiteur ergothérapeute afin de déterminer, conjointement avec les médecins, l’aide active (diurne ou nocturne) pour les actes de la vie courante, l’aide de surveillance (diurne ou nocturne) et enfin, la présence nocturne.
Les assureurs proposent la mise en place de nouvelles technologies de type « télésurveillance ». Mais, cette technologie qui est une atteinte à la dignité et à la sécurité ne peut remplacer une personne à l’écoute du blessé médullaire en cas d’états de stress nocturnes, d’envies pressantes nocturnes, et surtout de situations d’urgence (incendies, malaises…).
D’autres postes importants tels que les aménagements du domicile et du véhicule doivent donner lieu à une juste indemnisation. Tout doit être mis en œuvre pour que chaque victime puisse se reconstruire.